l'oubli





tu as posé
sous mon oreille
quelques mots
un baiser
une fleur

nous avons repris
main dans la main
le chemin
de la maison
de l'oubli


cantiques





Comme, à l'aube, la rosée
Aimons nos rêves
nés dans la nudité

Les milles fleurs

tu m'ennoblis
dira-t-elle arondie
comme est la lune

sous les poussières
D'un arbre séculaire
l'homme

Doucement devant mes yeux

retire ma robe
ferme nos yeux
L'éternelle vérité

L'instant de paix
sentait la cigarette
La nature était parée

sous nos draps défaits

la merveille s'effacera
Sachons dire un mot gentil
avant de nous abandonner

Vas-tu faiblir, ô jeunesse
tu parles seule
maintenant d'un autre âge

Oh ! j'ai besoin de toi

est-ce la mère, est-ce l'enfant
est-ce l'amant
cette voix qui s'est éteinte

tu demanderas





tu demanderas
au petit lit trop grand
quand tu es seule

tu demanderas
aux mains d'un homme
plus qu'il ne donne

tu demanderas
aux silences combien
coûteraient les cris

tu demanderas
aux regards si tu peux
recommencer 

tu demanderas
à l'oignon
qui t'a fait pleurer


pour MuLM



des voix





la voix des fleurs
la voix qui ment
la voix de la soie
la voix des pierres
la voix d'un chant
la voix d' encre rouge
la voix du verre
la voix du ciel
&
la voix de ton ventre


le jeu de chat





j'ai tant d'une vie déjà
pourquoi toutes ces cachettes

elle rit
quand je la caresse
& le jeu cesse quand
elle rit

le chat de la voisine
s'est perché sur la vitre de ma chambre

elle appelle
pour que viennent le soir l'amant l'animal
mais c'est impossible toute une nuit
elle attend

quand je lui ai demandé le silence
elle a mis ses mains sur mes oreilles


Maria morte






silence
un homme en robe sur la femme assassinée
remue

noir
le sang des cadavres allé des corps à l'escalier
de pierres 

à cinq voix le silence est plus beau

des oiseaux noirs chantent sans plaisir

Carlo
sa main ne tremble plus mais il a peur maintenant
Carlo

Maria
laissée nue pour toujours n'aura jamais froid
Maria



Rendez-vous





ma respiration derrière la porte
forme une buée

ton doigt appuie...

ma respiration derrière la porte
suspendue sans nuage

tu repartiras

entrailles





( le linge sur la corde sèche
est plein d'amants & des cris d'enfants évités)

la boue délaissée
engendre sans plaisir

le couloir du fleuve
pareil aux prisons resserre les voix

( la vieille femme pleure
et ses fleurs patientent sans couleur )


le pardon




j'ai trop volé de souvenirs
tu me feras l'enfant que j'étais

la matrice ne répète jamais

demande aux voix
les cris de ma mère

le temps ne renonce - - -

toute l'eau de ton corps
m'aurait noyé sans toi