témoins

ICA Sirene 135 (1921)
Nég. papier, triple expo

ce qui passe par la tête d'un enfant
sera toujours un mystère

j’espère seulement qu'elle
formera toujours des rêves

trop grands
dans le corps d' un homme

séjournent encore quelques anciens
d'autres écartés du temps des lieux

& de la mémoire
puissions-nous recouvrer

nos promesses initiales
 
 
 

délivre-moi

ICA Sirene 135
négatif papier

délivre-moi
seraient les mots exacts
mais pas au sens
entendu

un mélange de restes
des restes de pages
des pages déjà tournées
tournées vers l'avenir

j' étais au fond d'une cave
sans fenêtre
le papier qui ruisselait
par tout le corps

ta voix

 ICA Sirène 135
négatif papier

je l'ai perdue
je ne peux plus l' écouter
je ne peux plus l'oublier

hésitations j'ai d'abord
imaginé mais non
c' est sa couleur

que disait-elle sa voix
était-ce un poème
était-ce une promesse

le silence qui me restera
toujours ne pourra
répondre ni démentir

la valse

Praktica LB2 + Agfa APX 100
Heidesee, Müden/Oertze (D-)

a laissé l'ivoire prendre poussière
raclé l' ébène jusqu' à l'usure
du noir le clavier encore endor

mi nous attendait les trois temps
de la valse ne suffisaient pas enla
cées deux silhouettes nous

loin de l'eau de la glace des re
gards tournaient embrassées mais
quand le souffle trop court nous

surprit que faire le clavier à la folie
tanguait bascula vaguement nous
emporta cette fois pour de bon

lettre à Lu (2)

(fragment)

Praktica LBL / Agfa APX 100
Bargfeld (D-)

...........
& nous ne saurons jamais nous le dire
..........

lettre à Lu

( fragments)

Olympus XA / Foma 400
Heidesee, Müden/Oertze (D-)

quand tu reviendras
la neige n'y sera plus
les plumes encore incolore
en hiver .............. 
la nuit toute la blancheur
revient sauf aux mots
teintés de silence
entends-tu ceux
que je murmure
quand tu es si loin
............
nous n'avions alors
ensemble jamais pleuré
tu aimais l'ombre & j' étais
aveugle ensemble ri......
Moi c'est Lu as-tu dit
deux lettres commencèrent
à briller au bord
.............
quand tu es si loin
parfois je tends infiniment
mes bras & parfois je m'efface
& parfois on s'est embrassés
au ciel & nous ne saurons
jamais ce qui est vrai
...............
...............
le renard ou le loup
ou des hommes guettent
dans l'ombre du bois
Allons-nous en
qui a parlé...........

la mi la do ré

Olympus OM 4
R09 1+50, 14 min.

une première fois
j'ai voulu comprendre
vainement les doigts
allaient venaient gamme
ça ne veut pas
dire jeu nous
riions beaucoup
enfin avec la bouche seule-
ment celle qui embrasse ou qui ment

une autre fois
entre mes mains
elle faillit chanter exténué/e/s on
ne s'est mê-
me pas dit un seul au-revoir
on ne s'oublia pas mais on
ne voulait plus se voir

une nouvelle fois
& cette fois
pourquoi j' en parle-
rais on s' a
vait

les Vénus...


APX 100 + R09 1+50

les Vénus s'aimaient
tant
depuis toujours
s'embrassaient le bûcheron
un homme jaloux un homme
comme nous

les Vénus
ont vu la hache
ont vu un par un
leurs bras tomber
ces bras gésir

la nuit venue
ne gardant pour toute beauté
que le lisse & le plein du corps
les Vénus
ont marché dans la forêt
& se sont enlacés