au jardin

ICA Sirene 135
expo-multiple, nég. papier


l' œil enlève lentement les écailles
un corps plus blanc appairait
fragile dans l'air
fragile dans l' eau

possible avec des mots

*

au jardin
des feuilles vertes
ou mortes ouvertes
fermées
lignées
comme la main
qu' elles on ne peut lire
où la main
ne peut écrire

au jardin pas de livre

*

elle a demandé
avant de nous aimer
- Regarde-moi
Vraiment

tout est dit 

dans ton rêve

ICA Sirene 135
nég. papier, multiple exposition

dans ton rêve
l' herbe était
verte le corps
nu & féminin

les mots de la
nuit voient ici
le jour bien qu'

illisibles cela
va de soi les
pages écrites

ou imaginées
donnent tou
jours aux mots
d' autres mots

le corps gisait
ouvert & le nu
féminin aussi
dans mon rêve

les amants

ICA Sirene 135
négatif papier

savoir la dis
tance nécess
aire& impos
sible des amants
 ton corps ou le 
mien rêvent des
mêmes images 
ce ne sont que
(savoir la distan
ce impossible &
nécessaire) des
images le sang
accélère la chair
s'ouvre se tend
les (la distance im
possible mais né
cessaire) corps
étendus sur le
fil sur le lit sur
toi un gars sur
une fille une fem
me sur un (la dis
tance nécessaire
est-ce vrai) hom
me c' est autre
chose les amants
merveilleux ne
se rencontrent
(la distance néces
saire) j'aimais
 


quatre questions

Nikon FG ( Foma 400; R09 1+50)
Niedersachsen

une histoire de saisons
ne dirait pas tout même
contenterait l'apparence
mais sinon ?

le passage
la répétition
un bégaiement ?

un discours sans raison
retrouve & entrouvre la
paupière de l'intelligence
pour quel regard ?

je croyais
me taire
no more ?

 

ta lettre

ICA Sirene 135
négatif papier


dans une enveloppe
dans un livre
de la colonne

parmi les mots
je cacherai 
ta lettre

le truc

Chambre 18x24, fabrication personnelle
négatif papier

le truc
dans la cave crépite
seul
je le regarde & je
note note à note
cette
lèvre ou dans ton livre
cette histoire
l' autre nuit
tu dormais &
mes yeux aussi mais
mes doigts te regardaient tu dormais 
encore
dans la cave
le truc
perpétuel alimentait
sans
trêve les rêves
je t' ai vue sortir
de la bouche perlée
d'eau sur la photo
un soleil
noir je ne sais comment
irradiait
ou quelques soupirs
ou le paysage commençait
nos vagues
& j'oublie & le jour il se levait
& le truc
tricotait

temps

ICA Sirene 135
négatif papier, double expo

j' attends
tourne les pages
& prends
& rends
feu
j'a
vais insen
sé homme de tête
des rêves 
dont
il
fau
drait ou
blier le possible
mais je t' a
ttends
ja
mais je
n' aurai assez
de temps
l' ai-je
dit ai-
je lu
?

quand ça com

 OM4, APX100
2016


quand ça com
mence qu' elles m
e regardent l'écor
ce la glace qu' elles
prient qu' elles a
ccusent en silence nous cr
oisons les rega
rds & nous en
tendons le pas
du végé
tal à l'a
nimal
le pas du minéral
à l'organ
ique minuscule
& ça ne s’arrêtera
jamais


OM4, APX100 (2016)

le lampadaire du salon

ICA Sirene 135
nég. papier

le lampadaire du salon
nous montre par la fenêtre
à la nuit & aux curieux

 le lampadaire du salon
s'il pouvait se souvenir
s'il pouvait aussi parler

nous raconterait
 ce qu'il montrait
dans la maison
qu'il occupait avant

 le lampadaire du salon
est sans histoire
je me suis brûlé les yeux
sans rien voir
 
 

la main

ICA Sirene 135
nég. papier

la main demande
sans un mot
on peut lire le geste
la main répond
sans voix
ta main aussi
se dessine
sur ma main rien
n’empêche les silences de
se parler 
 

sagesse

ICA Sirene 135
double-expo, nég. papier


 prière
de distraire
la statue quand
elle
rêve

 

 

la maison de rendez-vous

ICA Sirene 135
négatif papier

je t'apprendrai le secret
te cacher devant tout le monde
parler mais seul
je t'entendrai

j'ai déchiré la soie de cette histoire
enlevé les meubles & les chiens
chassé les filles trop jeunes trop belles
nous serons seuls

mais tu sais
le corps respire
& tout ce qu'on bâtit
hésite à devenir


barrière

 double exposition
sténopé 9x12 fabrication personnelle/
ICA Sirène 135; nég. papier


 ce n'est que l'oeil
qui a rêvé
chaque œil a fait son rêve

plus tard
quand la mémoire se sera épaissie
saisie

de tous mes jours & des miettes
des nuits
cet illisible écran remplacera la vue

l'arbre (n. f.)

ICA Sirene 135
nég. papier

entre elle & moi
il n'y avait eu a
lors que la parole
mais l'arbre (n. f.)
est venue ce matin non je ne rêvais
pas jusque dans mon lit
où gisant ou
enraciné
j'étais l' arbre (n. f.)
est allée
lentement je l'ai contemplée sans
respirer sans dire
qu' elle était belle
qu' elle était belle
une douce odeur de gin
seng & de printemps
l'accompagnait elle a dis
paru l'arbre (n. f.)
abandonnées derrière elle
quelques miettes poétiques
de terre conservent
l'image & le silence

en présence

ICA Sirene 135
multiple exposure, papier

elle semblait attendre
m'attendre ?
l'épaule donnait quelque chaleur
à l'arbre il offrait glacé le feu
profond du sol & du passé & de l'hiver
là bien avant que tu ne fus née
là bien avant que nous n'y allions
 là quand ni où je ne suis

dans la chambre
un peu plus loin
je regardais le mur
les yeux tremblent
ils brûlent ils s'éteignent seuls
alarmés pour
quelques images
sorties du drap
& qui disparaissent