écho

( ICA, Sirene 135)
papier, pinceau

 je l'ai vue
de dos la fenêtre
devant elle inerte
ne laissait voir
que la nuit dans la rue

par dessus l'épaule
elle glissait un oeil
ou une question

 aurons-nous besoin
de nos corps
longtemps encore
à donner pour tout ce temps
qui allait nous venir ?

enfin, le rideau
tiendra nos promesses mais
seras-tu encore là ?

écriture

(ICA, Sirene 135)
papier, pinceau
la nuit
mes lèvres bougent
toutes seules
tout en silence

le matin
il reste sur les draps
quelques écritures
quelque silhouette

jusqu'au soir
je tourne & retourne
la toile incrédule

maintenant
j'irai dormir dans un livre vide
un crayon à la main

parce que les mots

pour A*

(ICA, Sirene 135, papier)



parce que les mots

ont fait silence
ont fait la paix
ont fait du bruit
ont fait avec des plaies
l'amour
ont fait des fleurs
ont fait des promesse
ont fait des jeux
ont fait simplement le monde
autrement
ont fait rougir quand même
 ont fait mentir la vérité
ont fait  faire
ont fait avec leur ombre
un feu

ont fait notre poème



une chaise vide

ICA, Sirene 135, papier
  
quand
tu reviendras
rien n'aura pourtant
changé

mais un peu de poussière
sur la chaise hier
s'est assise
mais un peu de l'odeur
du chou s'est mise
dans le rideau
mais un peu moins
de vin
dans la bouteille

quand tu reviendras

je (re)garderai
en silence un trait
nouveau au bord de ton oeil
un trait nouveau
blanc parmi tes cheveux bruns
un trait encore c'est évident
dans ta main
ou entre nous

quand tu reviendras

tu diras
Ça fait longtemps

un bout de papier

( ICA Sirene 135
nég. papier, dév. pinceau)

je verrai
ce qui ne se voit
j'écouterai
nulle voix ni le silence

j'embrasserai
tes lèvres effacées

alors ce qui n'existe pas
est bien réel


nuit


(sténopé 10x15)

la nuit finissait
une mauvaise histoire
j'avais le corps perlé
& froid

je ne sais jamais
qui vient quand je dors
j'aimerais tant rester
seul

Ah ! le téléphone
sonnait c'était ça !
mais le temps  d'y aller
ce n' était plus la peine

la nuit finissait
le jour était noir
il y avait moi, fatigué
& toi



exil (2)


( Populist, TriX )

 tu m'as dit pour
les oiseaux pour-

 vu que la nuit ne les en-
dorme pas ici le vent em-

 porte tout même mes
 cheveux

& tes yeux
 qui les caressaient

c'est si loin
là-

bas
hier ou demain
 

 

exil

(APX 400, 09/2014)

(prescription)

comme un livre
tu liras l'image
de gauche à droite
sauf qu'il faut aller
de bas en haut

(Ordre)

- Ne te retourne pas
ne te retourne jamais
si tu lui parles
ne la regarde pas !

(doute)

on ne sait plus
comment a fini
l'histoire
mais on raconte

(Ordre)

- N' y va pas !
perdre
cette aimée déjà perdue
est écrit !

(question)

te souviens-tu la dernière fois
que tu désobéis ?

et si tu attends la prochaine
elle sera peut-être vaine
 
(tentatives)

rendez-vous


 - alors ailleurs
si c'est trop tard

ici
tu vois tout le vert de la terre
a remis la main
sur la pierre qu'on avait monté
jadis

tu vois
j'y suis encore mais bientôt
-si tu venais -
il ne resterait de moi qu'une matière

tout le vert
m'embrasserait aussi
de la terre
me prendraient de plus forte racines
que l'humanité

la main la voix remisées
reste-t-il encore de l'homme ?
oui sous la pierre sans doute
là on les garde longtemps

le temps que l’âme...
- tu vois
il reste une cheminée d'où
montent les derniers mots

tu le sais bien
toi




offrande

(TriX, Nikon FG)

Avant

ils dansaient autour du feu
pour l'avant pour l'à venir
pour les femmes
pour la guerre
pour la chasse
pour les enfants

des cris

frappaient  l'air dans les mains
le rythme devançait
les caresses
avant de rendre
la nuit partagée

en silence

Hier

seul
je dansais loin des regards