elle


Yashica TL électro
Foma 400 + R09 1:100, 60 min.

elle
attendit que la respiration
se calme
elle
ouvrit la bouche prit un mot
dans mon assiette
elle
regardait la pluie battre la vitre
de la chambre
elle
m' a dit enfilant sa robe de laine
au revoir

DIY & pour les autres

ICA Sirene
épreuve contact 9x12

aller au
pied d'un arbre
creuser avec
une pelle avec
les ongles avec
les dents avec ou sans

enfouir libre
ment les mots
trou rebouché
s'asseoir dessus
& rêver avec ou
sans sommeil

Narcisse

ICA Sirene, PF 9x12 Foma 100
semi-stand dév. R09 1+100
épreuve contact Foma baryté mat

ce chemin
de la protéine
à l'intelligence
reste mystérieux

 l' icône brisée
n'a plus
de secret le
sang doré qui

parfois perlait
était en vérité
jaune
en espérant

j'irai noyer ma peine
 
 
 

du vent

Nikon FG, Foma 400
R09 1:50

du vent
bien du vent depuis
une semaine
qui balance

mes pages
d'écritures dans
tous les sens
du vent

comme en tombent
les arbres
d'autres plus
chanceux

ou aimés se
font arracher
l'écorce toutes les
feuilles

d'automne
sont à terre &
les femmes chargées
en tissus

& de fourrure
gardent leurs
secrets de po
lichinels
 

un jour


Olympus XA, foma 400
R09 1:100, semi-stand 60 min.

on dit qu'il siégeait au fond du trou
hurlait on ne sait quoi
mais il devait avoir raison
du monde du monde & encore du monde
trop de monde
faisait cercle

un jour il a fermé sa gueule
est monté dans un bateau
& produisit ses vertus & autres pacotilles
dans un fond d'Afrique
où personne n'eut le courage
de le faire bouilir
& de le bouffer

il reste un trou
un grand trou que j'ai creusé aussi
en silence & sans l'imaginer
où j'ai posté  au bord mon gamin de dix ans
 


au jardin - 3/7

Mézin ( F-47)


la chronologie m'importe
peu un peu avant ou un
peu plus tard ils se sont
installés sur le banc Le jour

gris n'en fait que plus blanche
la page pourtant tracée Qui
en est l'auteur ? La lecture
était sincère mais la photo

posée - sur une autre page
qu'il faudrait écrire Quel-
ques semaines après quel
qu'un d'autre un auteur

 prendra la place du lecteur
le cercle aura disparu sous
des tas d'oreilles & de bou-
ches bées Je n'y suis pas allé

au jardin - 2/7

en mai



l’illusionniste fier d'é-
tonnants talents
d' hypnose disait
qu'il traçait au 

sol un cercle
puis y mettait une
poule Ainsi empri-
sonnée après quelques mots

quelques regards
l'oiseau tombait en-
dormi Tellement
que les applaudisse-

ments pourtant nourris
la laissaient inerte
J'ignore quelle main ou quelle
voix me prit

au jardin -1/7

pour Marianne,
Mézin (fF-47)
, en mai

Lubitel 2
HP4, R09 1+100, 60 min.

(lundi)
après l'un
de juin car
je vais écrire

je ne suis pas venu
la parole s' est parjurée
le plaisir ennivrant
des fleurs

pourquoi ni comment
réduit au simple
apparat en plastique
sur un marbre

je suis sans
pourquoi ni comment
à bout de mon bout
de souffle

mise au point


Olympus XA
Foma 400, R09 1:50

je n'aime pas les images
ne sont ni chaudes ni froides
ni lisses ni
abrasives ni vraies
ni pas vraies ne
sont rien sans personne elles
n'ont d'yeux ni
d'oreilles ni la bouche
mais quand nous tairons-nous ?



Rauchen kann tödlich sein
la proposition est valide
elles m'ennuient les images
qui mentent en vérité
Que nul n'entre ici
s'il n'est géomètre
je tolère les poètes
mais toutes les âmes sensibles
& les phraseurs psychologiques
seront écartés



et ne pas fumer
aussi 
la proposition est valide
aussi
la seule beauté d'une photo
est ce qu'il reste du geste
sur un bout de papier
que quelqu'un
peut ne pas regarder

comment le dire ?

pour A.
 
Lubitel 2 Foma 100
R09 1:100,semi-stand dév.
mai 2015

Ce n'était pas un jeu
il me reste
toutes les cartes

Nous imaginerons
une nouvelle géographie
du temps de mars ou d'avril
quand le frais de la saison
n'effrayait
pourtant ni les corps
ni les silences
Encore
les mots étaient trop bruyant
c'est possible

Mais aujourd'hui
c'est ce taire qui pousse
mes cris

nos derniers regards ?

pour elles,

 Nikon FG, Foma 400
oct. 2015

liquide
douleur
qu'une ligne de paume
hurlait
sans qu'on le sache

perdre n'est pas
toujours
conjugué au passé

te souviendras-tu
encore
de moi
quand tes rires
recommenceront ?



la maison d'été

Sirène 135 ( juillet 2015)
(Foma 100 9x12, ie 80
R 09 1+100, 60 minutes)


c'était une ferme
il y a deux cents ans
ou plus ou moins
une "cousine" y vivait
avec une vache & quelques poules
sans terre mais ce toit
On dit elle sortait sa vache
tous les jours
au bord des chemins
au bout d'un bout
de corde

c' est depuis la maison estivale
de la famille
avec la pierre qui sent le vieux
& des fantômes qu'on peine
à oublier

nuit d'été

Foma 400, Yashica TL-Electro

plus tard
quand nous n'aurons
ni plus chaud ni froid encore
je me souviendrai
de ces intenses solitudes
d'été


pour toi

sténopé 9x12
foma 100 ie 80

parce que tes mots
sur une pierre
durent plus que les rêves

pour nos silences
plus que nos mots
tu devineras


rêve


négatifs scannés
impression sur kraft A4

je t'ai vue
quelques nuits
d' autres photos
qui n'existent pas
aux yeux clos
je t'ai vue

peut-être au
verso ou par
transparence
de celle-ci

dans une lumière crue
elle
tu
apparus in
différente
je n'ai rien dit
je t'ai vue

c'est une statue

Nikon FG
Foma ISO 400

silencieuse

 c'est une statue

je ne dirai pas qu'elle souffre
l'eau de ses larmes
intarissable est sèche

c'est une statue
dont l'image me hantera
plus longtemps que la pierre

fleur

à Mézin
avant le 07 juin 2015



un texte vieux comme les fleurs
ça ne dure que saison mais depuis
l'origine du temps
précède attend ta voix
en écho ta voix encore
sonore
 
j' ai lu en silence
une fois
tes mots
en silence
 
fleurissent
& fleuriront


 

promesses

double-expo
papier 12x18 cm

dans un verre d'eau
sur la table de nuit
entre mes lèvres quel-
ques mots s' évadent
& se défont en silence

un semblant de sourire
sous un troisième oeil
te regarde ne regarde
que toi couchée nue

certaines promesses
seront tenues & je sais
quand déjà dans ta
main tu liras ces lignes


statue (3)

chambre 18x24
papier

C'était un peu de vent,
Ou ma respiration.
Mais si faible animation 
Ne présume pas de son vivant.

je lui parlais, n'entendiez-vous
Pas ? elle semblait m'écou-
Ter. Qu'avions-nous de commun

Sinon dans ce visage l' humain ?
Cette identique apparence où
Personne  n'est sage ni fou.



statue (2)

nég. papier
chambre 18x24 - fabricat° personnelle

narcisse de glace
sur quelque miroir
tu effaces les
dernières traces

la chaleur du corps ?
la buée de nos baisers
d'habitude pourtant in-
visible ?

narcisse d'argent
dans un tiroir embrassées
resteront l'idole
étiolée & la photo

statue

chambre 18x24, fabrication personelle
négatif papier


elle s'est figée dans un mot
il respire en silence

de sa main il pourrait la réduire
à l'informe
mais il ne le fera pas aujourd'hui

il regarde il pense il imagine
elle garde son mot sans rien dire

 

dans la chambre


chambre 18x24
fabrication personnelle

je regardais
ce vent qui emporte

au début de l'histoire
un drap
 te laissant nue
à mes yeux seuls
 
puis des mots
pliés déformés défaits
ne laissant aux lèvres
que nos baisers

 enfin qui renverse le jour
& qui déplace la nuit
& qui porte la terre au ciel
ou le ciel jusqu'au lit

j'ai regardé
ce vent qui nous a oublié

 
 



éclipse

ICA, Sirene 135
exposition multiple

tu es ma lumière

nous nous aimions
avant de l'avoir su

 l’œil brûle il  pleure

il y avait la face
ombrée inconnue

je brillais aussi

nous nous aimions
aveugles lumineux

éblouis en secret

& nos nuit étaient de rêve
dédié aux mots aux mains
immenses amants infinis



la faim




Sinon avec l' âge
il serait bon
par la raison de
guérir de la faim

Il y a dans les histoires
des amours d'eau fraiche
& de lumière Sont-ils beaux
ces héros qui ne seront

jamais humains
Sinon avec le temps
du papier jauni & des
alphabets perdus J'ai vu

dans mon secret de pareilles
ombres si belles à croire
mais je n'ai su les garder
Sinon avec l'oubli


les simulacres

à nous,

ICA, Sirene 135
papier, pinceaux


le grand lit blanc
s'est enlevé soudain

nous étions étendus
entre le ciel & la terre

on se tenait la main
il ne fallait pas bouger

mais on s'est embrassés
avant de nous réveiller

si légers au bord du réel
parce que nous étions nus




passage

ICA, Sirene 135
papier, pinceaux

... traîné jusqu'à la lumière du soleil, ne souffrira-t-il pas vivement...
( Platon, La République, VII - 516a)

 
la nuit mes yeux
souffrent le plus

la nuit la main cherche
dans l'ombre un féminin

la nuit il n'y a que moi

tu me dirais si les caresses
t'atteignaient ? tu me dirais
si je ne le savais pas ?

la nuit tu ne dors pas

dans une chambre inconnue
tu retournes le temps en
d'autres sens, mais pourquoi ?

la nuit cède au matin

les premiers oiseaux
déchirent nos rêves

les oiseaux ont
toujours raison


traits

ICA, Sirene 135
papier, pinceau

une lame s'est émoussée sur la vitre
assurément
toutes ces lignes pour quoi 
dire ?

mon image emprisonnée
exigeait réponse
mais ces tracés ne se laissent pas
lire

(plus tard)

avec le diamant de la HiFi
j'ai parcouru
tous les sillons un par
 un
 enfin
l' insondable secret
se fissura

une musique je le jure m'emporta

ta petite voix

ICA Sirene 135
papier, pinceau

la voix de l'autre
ou celle d'un enfant
qui appellerait
avant de naître

d'une langue inconnue
mais si proche

(le bruit du vent
le bruit du sang
le bruit de l'eau
ébruités sans bruit)

tu pourras venir
quand je n'aurai plus peur

& me laisser
comme on change de peau

je recommencerai le
même travail
la voix si douce
restera un mystère

nous serions trop bavards
si nous nous comprenions

(l'odeur d'un corps
la couleur d'un œil
la saveur des lèvres
& d'autres sens insensés)

comme avec des mots sur les yeux

ICA Sirene 135
papier, pinceau

je vois quand je dors
 à travers
comme avec des mots sur les yeux

mes questions
mises entre tes lèvres
avaient goût de tabac

ou d'alcool de ce soir

( je te le dis
pour que tu saches )

nos langues déliées
faisaient bien peu de bruit
elles donnaient
elles prenaient
elles recommençaient sans cesse

c'est ainsi la nuit
quand tu n'es pas là


le plus vrai silence

ICA, Sirene 135
papier, pinceau


il reste une image

un peu

longtemps

il manque une image
de toi

un peu

ce ne sont
que des mots
qui le disent

longtemps

lettre

ICA, Sirene 135
papier, pinceau
tu n'es pas venue
avec l'ennui de mes dix doigts
je t'ai écrit une lettre
que je posterai plus tard

je t'ai vue
revue un peu après
une photo dénudée
de quelques jours

avec l'ennui de mes dix doigts
je pourrais prier
ou me gratter la tête
mais je t'ai fait bonjour
par la fenêtre

bien sûr
il faudra un jour
plus que nos anges
plus que nos fantômes
entre nos mains

une respiration

(ICA, Sirene 135)
papier, pinceau
quand tout ce que je t'ai dit
s'en finira en silence
ce que j'ai écrit
s'effacera
des
souvenirs ou
des épingles des boites
des vitrines protégeront de l'oubli


mais quand tout le sa
ble aura coulé  &  le sa
ng durci deviendra de pierre
la poussière & le silence re

commenceront

écho

( ICA, Sirene 135)
papier, pinceau

 je l'ai vue
de dos la fenêtre
devant elle inerte
ne laissait voir
que la nuit dans la rue

par dessus l'épaule
elle glissait un oeil
ou une question

 aurons-nous besoin
de nos corps
longtemps encore
à donner pour tout ce temps
qui allait nous venir ?

enfin, le rideau
tiendra nos promesses mais
seras-tu encore là ?

écriture

(ICA, Sirene 135)
papier, pinceau
la nuit
mes lèvres bougent
toutes seules
tout en silence

le matin
il reste sur les draps
quelques écritures
quelque silhouette

jusqu'au soir
je tourne & retourne
la toile incrédule

maintenant
j'irai dormir dans un livre vide
un crayon à la main

parce que les mots

pour A*

(ICA, Sirene 135, papier)



parce que les mots

ont fait silence
ont fait la paix
ont fait du bruit
ont fait avec des plaies
l'amour
ont fait des fleurs
ont fait des promesse
ont fait des jeux
ont fait simplement le monde
autrement
ont fait rougir quand même
 ont fait mentir la vérité
ont fait  faire
ont fait avec leur ombre
un feu

ont fait notre poème



une chaise vide

ICA, Sirene 135, papier
  
quand
tu reviendras
rien n'aura pourtant
changé

mais un peu de poussière
sur la chaise hier
s'est assise
mais un peu de l'odeur
du chou s'est mise
dans le rideau
mais un peu moins
de vin
dans la bouteille

quand tu reviendras

je (re)garderai
en silence un trait
nouveau au bord de ton oeil
un trait nouveau
blanc parmi tes cheveux bruns
un trait encore c'est évident
dans ta main
ou entre nous

quand tu reviendras

tu diras
Ça fait longtemps

un bout de papier

( ICA Sirene 135
nég. papier, dév. pinceau)

je verrai
ce qui ne se voit
j'écouterai
nulle voix ni le silence

j'embrasserai
tes lèvres effacées

alors ce qui n'existe pas
est bien réel


nuit


(sténopé 10x15)

la nuit finissait
une mauvaise histoire
j'avais le corps perlé
& froid

je ne sais jamais
qui vient quand je dors
j'aimerais tant rester
seul

Ah ! le téléphone
sonnait c'était ça !
mais le temps  d'y aller
ce n' était plus la peine

la nuit finissait
le jour était noir
il y avait moi, fatigué
& toi



exil (2)


( Populist, TriX )

 tu m'as dit pour
les oiseaux pour-

 vu que la nuit ne les en-
dorme pas ici le vent em-

 porte tout même mes
 cheveux

& tes yeux
 qui les caressaient

c'est si loin
là-

bas
hier ou demain
 

 

exil

(APX 400, 09/2014)

(prescription)

comme un livre
tu liras l'image
de gauche à droite
sauf qu'il faut aller
de bas en haut

(Ordre)

- Ne te retourne pas
ne te retourne jamais
si tu lui parles
ne la regarde pas !

(doute)

on ne sait plus
comment a fini
l'histoire
mais on raconte

(Ordre)

- N' y va pas !
perdre
cette aimée déjà perdue
est écrit !

(question)

te souviens-tu la dernière fois
que tu désobéis ?

et si tu attends la prochaine
elle sera peut-être vaine
 
(tentatives)

rendez-vous


 - alors ailleurs
si c'est trop tard

ici
tu vois tout le vert de la terre
a remis la main
sur la pierre qu'on avait monté
jadis

tu vois
j'y suis encore mais bientôt
-si tu venais -
il ne resterait de moi qu'une matière

tout le vert
m'embrasserait aussi
de la terre
me prendraient de plus forte racines
que l'humanité

la main la voix remisées
reste-t-il encore de l'homme ?
oui sous la pierre sans doute
là on les garde longtemps

le temps que l’âme...
- tu vois
il reste une cheminée d'où
montent les derniers mots

tu le sais bien
toi




offrande

(TriX, Nikon FG)

Avant

ils dansaient autour du feu
pour l'avant pour l'à venir
pour les femmes
pour la guerre
pour la chasse
pour les enfants

des cris

frappaient  l'air dans les mains
le rythme devançait
les caresses
avant de rendre
la nuit partagée

en silence

Hier

seul
je dansais loin des regards

caravanes




où sont-ils ?

depuis deux ans les caravanes verdissent
l'herbe avec les saisons
grimpe
&
s'effondre

N' ENTREZ PAS
& dessous en plus petit
pièges à feu
moi je lis toujours pièges à -
enfin vous savez quoi

alors ils sont partis ?
sans rien emporter ?

j'y retournerai
demain
& après
& plus tard
un jour j'en-
jamberai la chaîne

mais ce ne sera que regarder
il n'y a déjà plus rien à voir

c'est aussi un piège

adieu

pour Céline


in memoriam
9 avril 1973
5 janvier 2015

(épreuve 13x18)

à l'absence succèdera le vide

réson-
neront
des rires ou des souvenirs ou le silen-
ce

je déplore
de ne pas t'avoir donné plus
mais on avait bien le temps de penser à la mort
on avait bien le temps
en ce temps-là

et toutes ces années
qu' on a enfilées sur nos petits colliers
de vie

à s'oublier chacun & chacune
s'achèvent

un jour, il y a quelques jours
un truc se fend ou se casse
c'est irréparable

adieu

au clair de la lune


bout d'essai, grades croisés 2/5
7,5 x 10 cm

4-                                                        
Au clair de la lune,
On n'y voit qu'un peu.
On chercha la plume,
On chercha le feu.
En cherchant d'la sorte,
Je n'sais c'qu'on trouva ;
Mais je sais qu'la porte
Sur eux se ferma...