s' embrassent

Olympus OM4, Foma ie 250
Rodinal 1+50

ils s' embrassent ne se
connaissent pas la terre
tourne les nuages les sai
sons ils s' embrassent j' ai
merais croire qu' ils s' ai
ment ils dansent immobiles
le monde bascule ils grand
issent seront gros si je re
viens des années après
la vitesse des arbres
devrait laisser rêveurs
les hommes ils n' ont pas
déjà commencé nous a
vons tout oublié  la
marque de l' un sur le
corps de l' autre sta
tues peu à peu chan
gées elles dansent elles 
ne sont ni soeurs ni frères
une histoire d' amour & de
hasard & nécessaire
je suis un arbre

les voix

Olympus OM 4, Foma 400 ie 320
Rodinal 1+50

si la nuit j' invoque
les fantômes
force le jour
de reconnaître
ma folie les voix

n' ont pas cessé
les chaises sont
vides le jardin désert
je ne crois plus
ma solitude

la transparence
après celle
de l' obscurité
après celle
des tissus les plus fins

après celle
de la nudité elle-même
atteint l' horizon
car il y a
aussi le bruit de la mer

de l' est & des
rires enfantins
recouvrent certains mots
les chaises sont
vides le jardin désert
 

cathédrale

Olympus OM4, Foma 400 ie 320
Rodinal 1+50

Quinte
le piano sonnait juste
la caresse presque rugueuse
d' une main qui pèse
il n' y avait pas de piano
au temps des cathédrales
tu n' en sais rien
jusqu' à preuve du contraire
alors crois !

Octave
le piano sonnait juste
certaine lucidité
n' entend pas
la différence du même
je me plais entre
les violons les flûtes
ou les hautboivent
d' ivresse aimons-nous

Quarte
le piano sonnait juste
ce qu' il faut ni
(trop/trop peu)
& puis sans prière
tu regardes le ciel
comme un sourd
les mots n' en viendront pas
plus que le silence

la route

OM4, Foma 400
Rodinal 1+50

le sablier
ignorant
la gravitation
entasse
la distance
du bas
vers le ciel
recommence
à chaque pas
chaque tour
de roue
derrière nous
le sillage
ne laisse
qu' un bruit

quand j' irai
quand tu reviendras
nous nous
arrêterons
à l' exact
milieu
embrassés  

(la nuit)

ICA Sirene 135
nég. papier, expo multiple

la nuit

la lumière
 regarde
dans la chambre
le corps

l' homme
donne
plusieurs image

la lumière

la nuit
 prend
dans ses silences
l' homme

le corps
laissé
derrière lui

là-bas

Olympus XA, Foma 400 ie 720
Rodinal 1+50

il y a  un autre
chemin
invisible bien sûr
une poésie un chant
écrit déjà
ou bientôt
que je connaitrais
ce ne seront pas
mes mots
entre nous
le temps & la distance
& le théâtre
des yeux fermés
ont promis
bien des possibles 
 

horizon

Vivitar V 2000 + Foma 400 ie 250
Rodinal 1+50

j' ai compris
à ce moment-là
que l' horizon véritable
n' était pas
où le mot & l' instinct
le situaient

car derrière
qu' il y ait quelque
chose qu'il n' y ait
rien cela 
ne se peut imaginer
voir ni parcourir

l' horizon véritable
est un rideau
l' horizon vertical
s' écarte
au besoin
de vivre

je me demande

Olympus OM4 + Foma 400
Rodinal 1+50

nous attendions
les yeux clos
les mains qui se tenaient
par-dessus
deux milles kilomètres
Notre ciel
était ici & là
bien différemment
le même ciel
Il serait nuit
plus tôt pour toi
pourrais-je dans ton rêve
être vivant éveillé
te regarder te parler
caresser Bientôt il sera
ma nuit aussi
attendons demain
Es-tu là ?

secret


Olympus XA

ce silence qui nous lie
chanté entre les mains
des amants Stravinsky
donne le bal la forêt s'
éteint soudain je sais q
ue tu es là  & j' y suis a
ussi le cercle ne ferme
pas complètement est-
ce pour y pénétrer pou
r sortir ce silence avec
lequel on s'embrasse a
vec les mains qui cares
sent les pierres que d' a
utres hommes ont choi
sies ont portées ont dis
posées maintenant les
yeux sur toi alors que
la nuit fera de nous to
 ut pour écrire nos rêves